Le GR30 – J3 – D’Aydat à Murol

Comme tous les matins, nous nous levons vers 7h45 pour prendre notre petit-déjeuner puis la route vers 9h.

Les nuages ont laissé place à un beau ciel bleu ensoleillé, qui devrait rester ainsi jusqu’à mercredi, avec un thermomètre gagnant 6°C (16 à 22°C). Les cloques sont encore là, mais nous pouvons changer pour des chaussettes sèches le matin cette fois. Le plaisir d’enfiler des chaussettes propres et sèches ne se vit que sur un GR (enfin, pour nous mais j’imagine que vous êtes concernés également par ces questions d’hygiène).

Nous quittons Sauteyrat (commune d’Aydat) pour rejoindre Poudure et le GR30 : 1,75 km « pour rien », snif ! Nous recommençons donc le GR à 9h25…

Contrairement à notre « sortie de GR » hier, Mathilde nous évite plusieurs erreurs de parcours : entre Phialeix et Le Mas le matin (une bifurcation cachée sur un petit chemin plein de ronces, qui ne semble pas souvent parcouru), une autre en faisant le tour du Puy d’Olloix en début d’après-midi (un virage à droite à ne pas rater).

Nous faisons plus de pauses le matin :

  • une première à 10h45 (Le Mas) où nous enlevons déjà nos chaussures et chaussettes,
  • une deuxième vers 11h40 (la Grotte, près de Cournols), près d’un dolmen néolithique, parfait quand on souhaite réaliser un rituel druidique,
  • une troisième à 13h (Olloix, 227 habitants, mais la 4G quand même), pour manger nos traditionnelles saladières, sur une table en bois, les pieds chatouillés par l’herbe éventée (et c’est aussi le retour de la sempiternelle question : « qui s’est dit que des toilettes publiques à la turque serait une meilleure idée qu’une simple cuvette classique ? » et son corollaire : « cette personne pousse-t-elle son amour du confort jusqu’à manger sa soupe par le nez ou se limite-t-elle à dormir de temps à autre sur une planche de cailloux ? »)

Outre le Dolmen, nous traversons également le village fantôme de Riberolles (0 habitant depuis 1891) : c’était une matinée spiritisme en fait. Juste avant, nous avions une descente un peu raide (on peut la visualiser sur le tracé ci-dessous d’ailleurs) : même s’il était un peu inattendu sur ce GR30, ça n’en restait pas moins un passage qui aurait été considéré « normal-facile » sur le GR20… Aucune difficulté technique majeure pour l’instant d’ailleurs sur le GR30, si ce n’est la longueur de chaque étape.

Nous repartons vers 13h50 en direction de Saint-Nectaire (9 km) voire Murol (14,5 km), selon notre motivation pédestre.

Nous voyons brièvement un chevreuil après le Puy d’Olloix – le premier animal sauvage croisé (nous exceptés). Nous faisons une pause de 20 minutes à Fonchaude (15h20), ce qui est l’occasion de reposer un peu les pieds et ainsi démasquer d’autres douleurs : les premiers coups de soleil, et les piqûres d’insectes. A priori, vu le nombre de dons du sang effectué, Michaël devrait bientôt recevoir son diplôme et une médaille de la Guilde des Moustiques d’Auvergne.

Un peu plus loin, sur le plateau de Fargues, nous traversons des petits nuages de papillons. Nous avons un joli panorama sur Saint-Nectaire (comme le fromage qui vient de là), le château de Murol, et au loin le Puy de Sancy.

Notre dernière pause de l’après-midi est à Saint-Nectaire justement, de 16h50 à 17h30, le temps de commander dans un bar 33 cl de boissons rouges, gazeuses et américaines dont nous tairons la marque, puisqu’il s’agit du principal concurrent de Pepsi, qui pourrait nous en vouloir.

Animé par une motivation exemplaire, Michaël laisse Mathilde au bar quelques minutes, le temps de faire un saut à l’église…

Finalement, nous finissons notre longue étape (près de 30 km) au pied du château de Murol, au charmant hôtel des Pins, vers 19h10. Nous avons fait 500 mètres hors GR30 pour rejoindre le centre de la ville de Murol – c’est déjà beaucoup pour nos cloques qui nous rappellent leur existence…

Le maître d’hôtel (et cuisinier) nous accueille par « vous êtes des marcheurs ? Non, évidemment, question bête… alors nous avons le menu marcheur : repas et boisson, chambre et petit-déj, ça vous intéresse ? » Le tout sur place, sur la terrasse encore ensoleillée, sans avoir à ressortir pour déambuler dans Murol en quête d’un autre restaurant… Je vous laisse imaginer notre réponse.

(En bleu ciel, les 2 premières étapes ; en rouge l’étape du jour ; en bleu foncé, ce qui nous attend ! Soit 71 km parcourus et 128 km restant…)

Au total, nous avons randonné de 8h58 à 19h11 (10h13). Selon le guide : 25 km en 6h50 (nous avons parcouru 1,75 km de plus pour rejoindre Poudure, quelques mètres en plus pour les pauses, la visite du dolmen ou de l’église ; le guide peut se tromper de 2-3 km s’il est basé sur les panneaux indicatifs parfois un peu approximatifs). Pour information, nous mettons ces chiffres pour les randonneurs qui pourraient tomber sur ce blog et souhaiteraient avoir une idée du parcours par des gens non ultra-trailers (capables de courir un semi-marathon voire un marathon en 4h30 environ avec de l’entraînement, sans faire d’autre sport).

En absence de wifi et de connexion 3G/4G correcte, le diaporama de (belles !) photos sera publié demain avec le billet de J4, désolé…

AJOUT DU 8 JUILLET : Le voici !

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Le GR30 – J2 – D’Orcival à Aydat

Quel plaisir de dormir dans un vrai lit !

Quelle horreur de remettre des chaussettes humides à 8h du matin (les porter est le meilleur moyen de les sécher : nous ne pouvons pas les accrocher sur le sac car le temps est humide… et les enfermer dans un sac risquerait de donner naissance à une nouvelle arme chimique).

Pendant ce temps, dans un univers parallèle, nous décidons de passer notre journée sur une plage de sable fin, à proximité d’un bar à cocktails.

Ce matin, après le petit-déjeuner (dans la charmante vaisselle du sympathique hôtel La Cascade), Michaël ne refait pas preuve de clé-ptomanie et nous prenons une fois pour toute la route à partir de 8h53…

Nous commençons par une courte remontée raide jusqu’à La Chapelle Notre Dame d’Orcival. Au bout d’une demie-heure, il y a un accès au château de Cordès mais il faut emprunter le GR4 ou 441… on ne peut pas faire 3 GR à la fois, ahah 😉

C’est surtout une longue balade champêtre et forestière qui nous attend, avec peu de points de vues, et moins de dénivelés qu’hier.

Après Recoleine (933m) vers 12h10, nous suivons comme toujours la marque blanc et rouge en direction de Laschamp. C’est notre objectif, à 4 km de là, pour nous arrêter manger : nous serons ainsi à 15 km sur les 25 prévus ! Nous forçons un peu pour ne pas faire de pause donc, mais le jeu en vaut la chandelle…

… sauf qu’au bout de 1,5 km (20 minutes), nous nous rendons compte que Laschamp n’est pas sur le GR30 ! En fait, nous avons quitté le GR30 pour le GR4 (deux GR donc la même marque blanche et rouge)…

Nous mangeons là en 20 minutes avant de retourner à la croisée des GR, vers 13h30. Nous avons bien fait 15 km mais « seulement » 12 sur 25 du GR30.

Dès le début d’après-midi, nos pieds nous font mal. Quelques crevasses se dessinent, et des cloques apparaissent sur l’avent-pied : les chaussettes et chaussures humides depuis hier en sont très certainement en cause, avec des petits glissements et frottements…

Après le lac de la Cassière et notre première pause pour libérer nos pieds et s’automasser sur le bord de route, nous avons deux options : le GR30 qui monte vers Aydat via Rouillat-Bas (8,5 km) ou la route D90 qui indique Aydat à 5 km, mais est hors GR… Finalement, en dépit de notre démarche boitillante, on suit le GR30 qui nous permet d’avoir un beau panorama en surplomb sur lac de Cassière.

Ce premier lac du jour est le frère du lac d’Aydat : ils résultent du blocage de la rivière Veyre par une coulée de lave du Puy de Vache, il y a 8000 ans de ça. Sur le chemin vers le lac d’Aydat, à partir de 16h, nous écoutons RTL sur l’iPhone de Mathilde pour le quart de finale France-Uruguay. Ça nous distrait des douleurs à l’appui…

Nous faisons notre 2ème pause près du lac d’Aydat, en train de le contourner (en fait nous découvrons plus tard qu’il y avait moyen de rejoindre l’hôtel depuis Rouillat-Bas sans faire le grand tour du lac…) Pendant cette pause, la France marque un premier but. Elle marquera le deuxième pendant que nous achetons notre repas de demain à la supérette d’Aydat – juste après avoir quitté le GR à Poudure à 17h05, pour gagner un hôtel ! (Voilà on pourra dire précisément où on était quand on nous demandera ce qu’on faisait lors du quart de finale de l’année où la France a gagné sa deuxième coupe du monde !)

Nous arrivons péniblement au bar-restaurant La Cocotte Bleue (à Sauteyrat, à la sortie d’Aydat) où nous prenons le match à la 80ème minute ; nous y retournerons après notre douche, pour le repas. Notre hôtel est juste en face : l’hôtel des Cygnes… qui change de propriétaire la semaine prochaine (ouf, on a failli avoir marché 2 km hors GR pour rien !)

Nous avons une vue sur le lac, une douche, de la crème de massage pour les pieds… et nous sommes en demi-finale.

Finalement, à part nos cloques, tout va bien !

Pendant ce temps, dans l’univers parallèle, nous commandons un huitième cocktail.

(Selon le topo-guide : 24,5 km en 6h15 – mais nous avons fait une erreur de 3 km et ajouté 2 km pour rejoindre l’hôtel. En pratique, nous avons randonné 28,8 km de 8h53 à 17h38, soit 8h45. Note : à partir d’aujourd’hui, l’appli ne compte plus les pauses, ce qui permet d’avoir notre temps de marche réelle de 6h32 (donc 2h13 de pauses) et notre vitesse.)

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