Dernière journée ! Nous nous levons vers 7h, après une nuit moins reposante que dans les hôtels (dans un lit double, un sac de couchage c’est quand même moins drapant qu’un drap).
Au petit-déjeuner, nous discutons avec un couple qui a fait le GR30 depuis Super-Besse (une demie-boucle en fait). A priori, nous sommes assez peu nombreux à parcourir le GR30 en entier depuis la Bourboule en fait. On comprend aujourd’hui son tracé de 200 km : l’étape du jour va résumer toutes les autres grâce au point de vue depuis le plus haut sommet du Massif Central ! Nous la prenons comme une récompense pour le dernier jour de notre périple… Mais évidemment, c’est le genre de fruit du labeur qui se cueille à haute altitude, avec des pieds endoloris, de la poussière et de la sueur…
Dès le départ vers 8h30, nous grimpons en direction du Puy du Sancy (1885 m). Sur le chemin, sans grande difficulté technique, nous faisons un petit détour pour aller voir la fontaine salée, près de laquelle des ouvriers réparent une passerelle en bois. Après quelques photos, nous poursuivons notre ascension vers le Puy de la Vache où arrivent de l’autre versant (Mont-Dore) de nombreux randonneurs venus profiter du point de vue au sommet du Puy du Sancy. Ah les 180 km précédents n’étaient pas indispensables ? Zut, on s’est fait avoir !
Enfin, après 800 mètres de dénivelé positif sur 10,8 km depuis ce matin (une pente à 7,4 % en moyenne quand même), nous arrivons au Puy du Sancy. Il est 12h15 et nous surplombons le massif Central. Quel meilleur endroit pour une petite saladière ?
Le point de vue est grandiose. Le temps est un peu trop nuageux pour apercevoir le Mont-Blanc à l’est, mais suffisamment dégagé pour nous permettre de deviner au loin la Bourboule, le Puy Gros (nuageux le premier jour), Orcival, Aydat, Murol, Besse-et-Sainte-Anastaise, Égliseneuve-d’Entraigues, Saint-Genès-Champespe, les lacs de Guéry et Chauvet… Que de chemin parcouru tout autour de ce Puy du Sancy ! Et quelle chance d’avoir eu un si beau temps toute la semaine quand on se souvient les nuages du premier jour…
Nous repartons une heure plus tard. L’ascension du Puy du Sancy s’était terminée en lacets, sur un terrain réhabilité récemment, un peu fatigant mais sans réelle difficulté. La descente par le nord se fait initialement par des escaliers un peu raides et irréguliers, puis par quelques rochers un peu plus exigeants. Nous suivons les crêtes puis descendons progressivement jusqu’au Capucin, en réécoutant un peu de musique après celui-ci… On recommence par le Boléro de Ravel, qui a l’avantage de durer 15 minutes soit environ 1 km.
Quand t’en as plein la semelle, écoute Ravel.
– Nouveau dicton de randonneur
Nous faisons encore 2 pauses dans la forêt après les crêtes : une à 15h pour manger un peu de fruits secs, une vers 16h15 au bord du ruisseau de Cliergue… Huit jours plus tôt, nous maudissions la pluie qui humidifiait nos chaussettes et accentuait les frottements ; aujourd’hui, nous sommes assis près du ruisseau et nous ne résistons pas à l’envie de rafraîchir nos pieds. Le soleil, la serviette et le fait qu’il reste moins de 10 km sont de bons arguments pour les tremper dans ces eaux glaciales.
Nous arrivons à Rigolet Bas, où une descente un peu raide dans les cailloux nous attend. Nous traversons 3 passages à niveau, longeons la Dordogne, trouvons le panneau de départ du GR30 (il était temps !) et revenons un peu avant 18h aux Planches…
… notre point de départ du GR30… La boucle est bouclée ! Évidemment il ne se passe rien : ni banderole, ni cotillon, ni lecteur de blog applaudissant au ralenti… juste une étiquette sur un panneau routier quelconque, que nous touchons avec un fétichisme suffisant pour en faire un lieu sacré.
Il nous reste 25 (longues) minutes de descente jusqu’à l’hôtel Au Val Doré, où il reste une chambre pour nous. Nous nous douchons, Michaël se rase (plus besoin de se protéger du soleil), et nous ressortons manger une pizza dans la 4ème meilleure pizzeria d’Auvergne à un concours en 2015 : Le Chalet.
Demain, nous reprendrons le bus, le train, un autre train, la voiture pour rentrer chez nous. Demain, nous ferons à pied les 5,7 km séparant les gares de Bercy et du Nord en 1h10, parce qu’il faut occuper les 2h d’attente et parce qu’il ne faut pas se sevrer trop rapidement de la marche. Demain nous écrirons ce dernier billet de blog pour le GR30, dans les trains vers Paris et Boulogne, en galérant avec le réseau capricieux.
Mais aujourd’hui, après 222 km de marche, nous avons fini le GR30 !
Au total, nous avons randonné de 8h33 à 18h21 (9h48), sachant que nous étions néanmoins de retour à notre départ à 17h56 (9h23 sur le GR30 donc). Selon le guide, 20 km en 6h40 jusqu’au passage à niveau.