Mercredi 26 juillet
De 15h20 à 20h20 la veille, nous n’avons parcouru que la moitié de l’étape 2…
Nous repartons donc le matin à 6h15 et nous marchons 6h pour arriver vers 12h30 au refuge de Carrozzu, après une longue descente. Nous commençons à râler contre les guides papier, contre l’éloignement des refuges, voire contre le GR20 pour l’ensemble de son oeuvre. Nous nous posons également des questions sur notre vitesse de marche (11 heures pour une étape censée durer 6h…)
Nous prenons au refuge notre premier vrai repas depuis 36h ; en effet, nous n’étions pas prêts à bivouaquer sauvagement la première nuit, donc le repas du soir et le petit-déjeuner étaient constitués de barres énergiques (ces barres à base de fruits et de céréales pour lesquelles il est plus important d’avoir beaucoup de calories en peu de place, plutôt qu’avoir juste un bon goût…). Après avoir goûté la charcuterie corse, nous nous brossons les dents, également pour la première fois en 36h… Il ne nous aura pas fallu 2 jours pour retourner à un état semi-sauvage (ce qui montre bien l’invraisemblance des films de zombie où les survivants continuent à avoir des vêtements propres qui sentent la lavande pendant plusieurs mois). Nous repartons vers 15h en direction du prochain refuge, requinqués et presque motivés.
L’itinéraire de l’après-midi commence par une passerelle suspendue. J’ai une vidéo faite avec le classique syndrome de « la peur de faire tomber le téléphone portable » – nous vous montrerons tout ça après ! Le parcours est encore bien escarpé dans l’après-midi, quoique plus simple que les deux premiers jours. Un peu plus tard, vers 18h, nous croisons deux jeunes Belges, qui marchent rapidement… et sont en train de tripler la première étape, tout en piétinant avec allégresse notre moral ! (Et encore, ils ont pris du retard à cause de leur taxi en Belgique…).
Après un premier soir à bivouaquer, nous arrivons finalement au refuge d’Ascu Stagnu vers 22h, en finissant en sous-bois à la lampe frontale (le refuge est visible de très haut, pendant plus d’une heure avant d’y arriver – ce qui est encore très frustrant).
En arrivant au refuge, nous rencontrons un randonneur anglais. C’est l’un des premiers que nous croisons vraiment depuis le départ. Il nous indique un endroit où nous installer, tout au bout des aires normales de bivouac, là où l’Homme n’a jamais planté de tente auparavant – je caricature un peu, mais c’était un endroit jugé inadapté, avec des gros cailloux potentiellement gênants pour les matelas gonflables… (ce qui est amusant, c’est que c’est a posteriori notre 2ème meilleur lieu de bivouac du GR20, et pas encore là que mon matelas s’est percé).
(J’essaie de vous appâter pour revenir les jours suivants, vous avez vu ?)
Pour fêter notre arrivée (trop tardive pour passer à l’épicerie), nous festoyons généreusement avec des fruits secs (un cadeau de mariage bienvenu !) et d’autres victuailles de notre sac : des barres énergétiques ! \o/
Enfin, après avoir retiré nos godillots, nous clopinons en chaussettes malodorantes jusqu’à la salle de bains, pour prendre enfin notre première douche depuis 48h… car oui, définitivement, l’hygiène est au GR20 ce que le voyage dans le temps est au loto : on aimerait bien, mais on ne peut pas.
Demain, nous vous raconterons l’étape réputée la plus difficile du GR20 et comment nous avons réussi à la commencer 3h après tout le monde, histoire de corser tout ça. (Et j’ai ajouté le « mot du guide » sous les photos…)
D’après les guides…
Etape 2 : De l’Ortu di Piobbu (1550m) à Carrozzu (1270m) : 900m de dénivelé (1180m de descente) sur 8,9 km, prévu en 6h environ (… sauf que la descente, c’est pire que la montée et qu’on perd un temps fou avec le poids de nos sacs, si on veut protéger un peu nos genoux).
Etape 3 : De Carrozzu (1270m) à Asco Stagnu (1425m) : 930m de dénivelé (750m de descente) sur 6,1 km, prévu en 5h environ (on en a mis 7, avec beaucoup de perte de temps aussi dans les descentes…)